UFC-Que Choisir Lyon Métropole & Rhône

Actualités

Carte interactive UFC-Que Choisir sur l’eau du robinet : Les pesticides se la coulent douce dans le Rhône !

La 4e édition de la carte interactive de l’eau du robinet montre que la quasi-totalité des consommateurs du Rhône reçoit une eau conforme en tous points aux critères réglementaires. Mais elle révèle en revanche de graves carences de la réglementation et des mesures de gestion locales en matière de pesticides et de perturbateurs endocriniens. Au vu de ces résultats préoccupants, l’UFC-Que Choisir Lyon Métropole & Rhône demande une interdiction des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, ainsi qu’un renforcement urgent des exigences en matière d’analyses de pesticides devant être impérativement réalisées par l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes. L’association invite les consommateurs du Rhône à vérifier gratuitement la qualité de l’eau du robinet de leur commune, constater le niveau de recherche des pesticides et signer la pétition pour que le ministère de la santé augmente les recherches de pesticides là où elles sont insuffisantes.

Une eau conforme à la réglementation pour 100 % des consommateurs du département
L’étude par l’UFC-Que Choisir des analyses de la qualité de l’eau du robinet de la totalité des communes de France métropolitaine(1), sur la base des relevés des Agences régionales de santé, montre que 100 % des consommateurs du Rhône ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires.

Nombre de pesticides recherchés dans les analyses officielles : seulement 48 analyses en moyenne dans le Rhône
L’étude de l’UFC-Que Choisir pointe les limites des analyses officielles. Alors que plus de 750 molécules différentes de pesticides et de leurs dérivés sont susceptibles de se retrouver dans l’eau potable, seulement 48 analyses sont en moyenne recherchées dans le Rhône. En effet, en l’absence de directives précises au niveau national, la liste des molécules recherchées est définie par chaque Agence régionale de santé. Or pour notre département, le spectre des analyses est clairement insuffisant. Notre département est le 5e département le plus mal classé en France sur ce critère.

Des pesticides perturbateurs endocriniens suspectés retrouvés dans plus de deux analyses sur trois pourtant réputées conformes
A la différence des autres polluants dont on peut accepter la présence tant qu’elle est inférieure aux limites sanitaires, les perturbateurs endocriniens peuvent avoir de graves conséquences sur la santé à très faibles doses et devraient de ce fait être strictement interdits en application du principe de précaution. La réglementation européenne sur les pesticides empêche en théorie la vente de pesticides ayant des propriétés de perturbation endocrinienne. Mais dans la pratique, le niveau d’exigence requis pour démontrer les effets néfastes sur le système hormonal est tellement élevé qu’il rend cette réglementation totalement inopérante, laissant sur le marché des centaines de pesticides soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. Ainsi dans le Rhône, dans 38 % en moyenne des analyses considérées comme conformes, notre étude révèle la présence de pesticides soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens à des teneurs inférieures aux limites réglementaires mais quantifiables.

L’UFC-Que Choisir Lyon Métropole & Rhône invite donc chacun à consulter la carte interactive de l’eau du robinet qui est en accès libre pour vérifier la qualité de son eau potable. De même, afin de garantir une eau véritablement indemne de pesticides et limiter l’exposition des consommateurs à ces molécules particulièrement nocives, l’association demande aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités en faisant de la santé des consommateurs d’eau une priorité et donc :
d’intensifier les recherches de pesticides en lien avec les niveaux de risques et les types de cultures environnantes. Les consommateurs sont appelés à soutenir la pétition lancée en ce sens accessible en ligne ;
d’interdire la commercialisation des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens en application du principe de précaution.

(1) Analyse portant sur 46 145 réseaux de distribution répartis dans les 34 638 communes de France métropolitaine, sur la période de janvier 2019 à décembre 2020, pour la cinquantaine de critères définis par la réglementation européenne (qualité bactérienne, pesticides, nitrates, aluminium, arsenic, radioactivité, etc.), avec au total plus de 34 millions de résultats d’analyse alimentant notre étude.

Contact : contact@rhone.ufcquechoisir.fr